Lancée en 2017, Elicit Plant accompagne les agriculteurs du monde entier. Ses solutions à base de phytostérols – des molécules végétales – permettent de réduire jusqu’à 20% la consommation d’eau des plantes tout en préservant les ressources du sol. Comment ? En empêchant ces plantes de perdre plus d’eau qu’elles n’en absorbent. Les produits d’Elicit Plant développés pour le maïs, le tournesol ou encore le soja apportent une réponse aux enjeux du changement climatique et à l’impact du manque d’eau sur les grandes cultures.
Le contexte
Les solutions développées par Elicit Plant ne sont ni toxiques, ni écotoxiques. Autrement dit : elles ne présentent aucune incidence pour l’Homme et la nature. Ces résultats tiennent à la nature même des phytostérols utilisés par la start-up. Ces molécules végétales connues depuis les années 80 sont des stérols naturels – ou lipides – issus directement des plantes.
Appliqués de façon préventive sur les cultures, les phytostérols permettent de mieux lutter contre le stress, notamment hydrique. « Ces phytostérols sont utilisés pour l’alimentation humaine et les cosmétiques. Mais nous sommes les premiers au monde à les utiliser en agriculture. Personne ne savait jusque-là comment les introduire dans les plantes. Nous sommes parvenus à faire sauter ce verrou technologique », explique Aymeric Molin, l’un des fondateurs d’Elicit Plant et actuel directeur général.
À ce titre, assure-t-il, la start-up contribue pleinement à la transition écologique en adaptant les cultures à des climats moins propices et en permettant aussi de maintenir la production malgré le manque d’eau.
Les objectifs
Elicit Plant entend créer une valeur ajoutée suffisante pour intéresser réellement les agriculteurs.
S’il permet de diminuer la consommation d’eau de 20% en moyenne, le « BEST-a » dédié au maïs autorise aussi en moyenne un gain de rendement de 5,7 quintaux supplémentaires à l’hectare, souligne ainsi la société charentaise.
Parmi ses objectifs affichés figurent la volonté de se déployer rapidement sur les marchés internationaux et d’obtenir la certification bio. « C’est l’un des projets prioritaires de l’entreprise », confirme Aymeric Molin qui souhaite proposer à la filière bio une gamme étendue et spécifique.
La méthodologie
« Extrêmement réactif » à la nouvelle technologie développée par Elicit Plant et doté d’une génétique assez semblable de par le monde, le maïs a été la première céréale ciblée par cette société.
Depuis, Elicit Plant a adapté sa solution au tournesol et installé une équipe en Ukraine, l’un des leaders mondiaux de cette filière.
La même stratégie a été déployée au Brésil avec un produit imaginé pour le soja.
Elicit Plant s’attelle désormais aux céréales à paille et s’apprête à commercialiser une solution dédiée à l’orge de printemps.
» Avec le BEST-a maïs, j’ai gagné au moins 10 quintaux à l’hectare. Ce qui fait un gain de trois à quatre fois l’investissement dans le produit. «
Et les résultats !
À Moulins-sur-Tardoire, en Charente, Elicit Plant évolue dans une ferme dotée de 1050 hectares de terres – dont 400 réservés aux seuls tests en condition réelle.
Trois laboratoires – financés pour certains par la Région Nouvelle-Aquitaine – y sont dédiés à la biologie, à la chimie et à l’agronomie.
La start-up a notamment injecté trois millions d’euros dans deux d’entre eux pour booster la recherche et le développement de ses produits.
La gamme de solutions d’Elicit Plant est actuellement protégée par dix familles de brevets dans 72 pays, de l’Europe entière aux États-Unis, en Chine, en Israël ou encore en Australie.
En chiffres
Qui ?
Fondée par Jean-François Déchant, Olivier Goulay et Aymeric Molin, Elicit Plant emploie près de 80 personnes en France et en Ukraine ou au Brésil :
- Ingénieurs, chercheurs et techniciens (40% de cette équipe) se consacrent à la recherche et au développement expérimental.
- Des commerciaux au profil d’ingénieur-agronome développent les activités en France et sur les marchés internationaux.
Le budget
En 2023, Elicit Plant devrait réaliser un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros après avoir commercialisé son tout premier produit en 2021.
En 2024, la start-up espère générer un chiffre d’affaires de près de 10 millions d’euros.
Depuis les premiers pas d’Elicit Plant en 2017, la Région Nouvelle-Aquitaine a soutenu les investissements de la société à hauteur de 1,5 million d’euros.
Les partenaires
- Soutenue depuis ses débuts par la Région Nouvelle-Aquitaine.
- Elicit Plant a intégré en juin 2023 le programme « French Tech 2030 », une initiative de l’État visant à accompagner les acteurs émergents de l’innovation.
- Depuis l’autorisation de mise sur le marché (AMM) octroyée par l’Anses en 2021, Elicit Plant a obtenu le référencement de ses produits dans plus de 80 coopératives tricolores et poursuit ses travaux en lien avec différents instituts techniques en France comme à l’étranger.